La situation économique du secteur électrique européen s’est considérablement détériorée au cours des deux dernières années. Cette dégradation a été récemment amplifiée par l’évolution des taux de change. Alpiq est directement frappée, avec une chute de l’EBITDA de 22 % à fin septembre (832 millions de CHF contre 1 061 millions de CHF en 2010), une détérioration de l’EBIT de 39 % (418 millions de CHF contre 689 millions de CHF en 2010) et du résultat net de 57 % (180 millions de CHF contre 421 millions de CHF en 2010). Le chiffre d’affaires à fin septembre accuse, quant à lui, un léger retrait (10,2 milliards de CHF contre 10,5 milliards de CHF en 2010). L'amortissement extraordinaire de 35 millions de CHF sur le projet de nouvelle centrale nucléaire dans le Niederamt n'est pas compris dans ces chiffres.
Un renforcement immédiat des mesures annoncées le 19 août 2011 est nécessaire pour corriger rapidement cette accélération de la dégradation des résultats. Alpiq doit se concentrer sur son cœur de métier et améliorer son efficacité en simplifiant l'organisation de ses activités et en réduisant ses coûts opérationnels d’environ 100 millions de CHF dès la fin 2012. Alpiq veut également réduire son endettement net d'environ 1,5 à 2 milliards de CHF d’ici fin 2014 en réduisant son programme d’investissements et en cédant certains actifs.
Enfin, le groupe procédera à des corrections de valeur sur des actifs et constituera des provisions sur l’exercice 2011, à hauteur d’environ 1,7 milliard de CHF.
Selon Hans Schweickardt, président et CEO a.i. d'Alpiq, "ces mesures drastiques sont nécessaires pour rétablir l'équilibre financier et retrouver la croissance. Nous voulons mettre à profit la difficulté de la situation actuelle pour mettre Alpiq en position de faire face à l'avenir dans un marché énergétique et un environnement financier en mutation. En nous concentrant sur notre cœur de métier, nous tirerons à nouveau pleinement parti des forces d'Alpiq. Nous continuerons par ailleurs à mettre l'accent sur un approvisionnement sûr et fiable en électricité."
Concentration sur des activités clés et renforcement de l'efficacité énergétique Alpiq se concentre sur son marché cœur (la Suisse) et sur ses créneaux rentables en Europe. En Suisse, l'entreprise poursuivra ses activités de production sur la base de ses actifs existants et développera de nouveaux moyens de production à partir d’énergies renouvelables, en particulier l'énergie hydraulique. L'accent sera également mis sur l'efficacité énergétique qui présente un fort potentiel de croissance, en cohérence avec les objectifs de politique énergétique visant à réduire la consommation d'énergie. Alpiq possède déjà une position solide dans ce domaine avec le groupe Alpiq InTec (AIT) qui compte environ 3700 collaborateurs et dont les activités portent sur les techniques de gestion des bâtiments ainsi que sur les techniques du transport et de l'approvisionnement en énergie.
Nette simplification de l'organisation menant à une réduction des coûts La concentration des activités sur le cœur de métier conduit à l'adaptation et à la simplification en profondeur de l'organisation, notamment des activités d’Alpiq sur les marchés énergétiques.
Le groupe AIT sera rattaché au domaine opérationnel «Energie Suisse». Cette démarche consolide l’objectif de renforcement du secteur de l’efficacité énergétique en Suisse en permettant de mieux tirer parti des opportunités commerciales et des synergies.
Herbert Niklaus, directeur du domaine opérationnel «Services Energétiques» et Peter Heydecker, directeur du domaine opérationnel «Trading & Services», quittent la Direction générale du Groupe Alpiq. Ce dernier est remplacé par Erik Saether, ancien responsable de l'unité opérationnelle «Marché Nordic» d'Alpiq, qui prend la tête du domaine opérationnel «Optimisation & Trading».
Alpiq compte désormais trois domaines opérationnels: «Energie Suisse», «Energie International» et «Optimisation & Trading». La diminution du nombre de domaines opérationnels réduit la complexité de l'organisation et accélère la mise en œuvre des décisions.
Une réduction de 450 postes est prévue, dont environ la moitié en Suisse. Les secteurs touchés sont notamment le trading, les activités de ventes internationales, le Corporate Center ainsi que les unités de support centrales et régionales. Un plan social sera élaboré visant à limiter les conséquences sociales.
Dans le cadre de cette réorganisation, il sera proposé à l'assemblée générale d'avril 2012 de transférer le siège d'Alpiq Holding SA de Neuchâtel à Lausanne. Les fonctions situées à Neuchâtel seront réparties sur les sites actuels d'Olten et de Lausanne – avec notamment l'unité de fonction «Corporate Strategy & Development» qui sera transférée à Olten.
Perspectives Les résultats opérationnels de 2011 seront nettement inférieurs aux chiffres de l'année passée. Compte tenu des corrections de valeur prévues et des coûts de restructuration, l’exercice 2011 affichera une perte nette. En conséquence des désinvestissements, de la réduction du portefeuille d’activités et des investissements prévus, le niveau des résultats futurs sera nettement en-deçà des valeurs des années précédentes. Cette vaste restructuration permet toutefois à Alpiq de retrouver rapidement des marges de manœuvre, d’assurer la pérennité des quelque 5000 emplois du groupe et de poser des bases solides qui permettent d’envisager un retour à la croissance de ses activités.