Il a fallu d'intenses négociations avant qu'Axpo, respectivement ses sociétés du Groupe – Axpo AG et Forces Motrices de la Suisse Centrale SA – ainsi qu'Alpiq et FMB s'entendent sur la démarche à suivre pour construire deux centrales nucléaires destinées à remplacer les capacités de production nucléaire qui vont être supprimées et les contrats d'importation français. Cette entente est considérée par tous les acteurs comme étant un jalon sur la voie d'un approvisionnement d'électricité sûr et fiable en Suisse.
Axpo, Alpiq et FMB participent chacune pour un tiers à une société commune de planification et de projet dont l'objectif est de planifier en partenariat trois projets comparables jusqu'à ce que leur ordre définitif soit déterminé. Cette approche permet d'accélérer les procédures politiques et administratives, d'exploiter les synergies et de réduire les coûts. De plus, elle jette les bases d'une éventuelle société d'exploitation future.
La décision définitive quant à l'ordre de construction sera prise au plus tard avant le "projet de message et de décision", conformément à la "procédure d'autorisation générale pour les nouvelles centrales nucléaires" de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), soit vers le milieu de l'année 2012 d'après l'état actuel de la planification. Cette décision prendra en compte non seulement la garantie à long terme du site, mais également les aspects économiques et politiques ainsi que les clarifications des autorités concernant la procédure d'examen en cours pour les trois demandes d'autorisation générale. Si cette évaluation globale ne révèle pas de différences importantes, les sites seront pris en compte dans l'ordre de la mise hors service des centrales actuelles. La participation des trois sociétés aux centrales partenaires se répartit comme suit: 59 % Axpo (Axpo AG 48,6 %, Forces Motrices de la Suisse Centrale SA 10,4 %), 25,5 % Alpiq, 15,5 % FMB. Cette répartition coïncide avec la part actuelle des trois partenaires au parc de production nucléaire Suisse et non pas avec les parts de marché de l'approvisionnement du pays (Axpo 35 %, Alpiq 24 %, FMB 14 %).Pour la première centrale, les rapports de participation sont légèrement différents compte tenu de divers facteurs tels que la durée d'exploitation des installations actuelles (Alpiq -3 %, FMB +3 %).
Heinz Karrer, CEO d'Axpo, souligne: "L'entente que nous avons obtenue constitue une percée importante. Nous pourrons ainsi à l'avenir également garantir un mix d'électricité exempt de CO2, basé sur l'hydraulique, le nucléaire et les nouvelles énergies renouvelables."
Giovanni Leonardi, CEO d'Alpiq, précise pour sa part: "L'entente est une déclaration commune des trois partenaires en faveur de la sécurité d'approvisionnement de notre pays."
Et Kurt Rohrbach, CEO de FMB, de compléter: "Depuis le début des négociations, Axpo, Alpiq et FMB ont toujours préconisé une solution à l'amiable. Nous nous réjouissons d'y être parvenus."
Investissements dans la sécurité d'approvisionnement
Dans le cadre de sa politique énergétique, le Conseil fédéral mise non seulement sur l'efficacité énergétique, la promotion des énergies renouvelables et la collaboration avec l'Europe, mais également sur le remplacement ou la construction de grandes centrales. C'est en se basant sur cette approche et pour assurer la sécurité d'approvisionnement en Suisse qu'Alpiq (juin 2008), les filiales d'Axpo - Axpo AG et Forces Motrices de la Suisse Centrale SA – et BKW FMB Energie SA (décembre 2008) ont déposé des demandes d'autorisation générale auprès de l'OFEN pour les sites du Niederamt (SO), de Mühleberg (BE) et de Beznau (AG). Suite à la demande de l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) d'avril 2009, les trois acteurs du projet ont remis les documents révisés portant sur leurs demandes d'autorisation générale respectives à l'OFEN le 30 octobre 2009. En novembre 2010, l'expertise de l'IFSN a confirmé les trois sites. Selon l'OFEN, le Conseil fédéral prendra probablement sa décision concernant les trois demandes d'autorisation générale au milieu de l'année 2012, soit cinq mois plus tard que prévu.